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Dimanche, 29. Septembre 1940
19ème - 134eme jour

Ce matin j’étais tout courbaturé enrhumé aussi. Je me suis fait porter malade et je suis resté couché. Heureusement j’ai un copain qui est comme moi, couché et comme nous sommes voisin de couchette la journée a été moins triste.

Malgré tout, dans mon inaction forcée, j’ai pensé à un tas de choses et le cafard ne m’a guère quitté.

Nous venons de toucher notre paye. Je suis presque riche car j’ai touché près de dix-neuf mark, avec cela je vais acheter une montre.

 

 

 

Notes de Septembre

Un mois vient de finir et avec lui la belle saison a fuit. Je ne me suis guère aperçu des beaux jours car ici il a fait très froid et souvent il a plu.

Enfin cela ne serait rien si je n’avais pas ce mauvais cafard qui me tient. Je suis toujours sans nouvelles de ma famille et cela me désespère. Quatre mois et demi sans la moindre lettre. Je me demande si cet état de chose va encore durer longtemps.

Je me demande aussi quand viendra la libération. Puisque l’armistice est signé entre la France et l’Allemagne, il n’y a pas lieu de nous garder une éternité et nous avons assez de choses à faire chez nous plutôt que de rester ici. Si seulement j’avais la certitude que ma famille est prévenue et que leur inquiétude est apaisée.

Quelle triste chose que la guerre qui crée de pareilles situations. Pauvre petite femme aimée comme elle doit être triste et malheureuse depuis si longtemps qu’elle ne sait rien de moi.



 

Lundi 30 Septembre 1940

Je suis encore resté couché toute la journée.

Inscrire ici toutes les peines que j’ai eu c’est impossible. Il y aurait de quoi faire un livre.

J’avais tant pensé à ma femme et aux projets que nous avions fait, à notre maison et aux embellissements que nous voulions y faire. J’espère que tout cela n’est que remis et que à mon retour nous pourrons réaliser nos rêves.